Enfin « libre » ! Soleil, terrasse et petit rosé… il était temps de pouvoir enfin se poiler… de se poiler au grand air avec quelques complices, de se poiler à s’en faire péter la sous-ventrière… et pour ça les amis, rien de mieux qu’une vénérable guinguette… car elles, ont su conserver les recettes ancestrales de la fameuse bamboche. Chérie ! Pas d’hésitation, on fonce… Go…

Un peu d’étymologie ? Allez, allez, on ne rouspète pas… ça ne mange pas de pain, et cela vous fera le plus grand bien… Ouvrez les écoutilles, sortez les cahiers et notez bien. Guinguette ! D’où vient ce drôle de mot ? Pour répondre à vos impatiences, il est communément admis qu’il existait à la fin du XVIIème siècle des rades populaires en périphérie de Paris où l’on y buvait un petit vin (autant dire une belle piquette) produit de vignes dépendant du Clos Guinguet sise sur les pentes de Belleville… ce qui par impulsion sémantique donna le nom de guinguettes aux endroits où l’on servait le fameux breuvage. Une autre hypothèse serait que le vin passablement aigrelet servi dans ces rades faisait «guinguer» c’est-à-dire danser, déconner plein tube pour celles et ceux qui en buvaient… (pour les férus de vocabulaire, notez bien que «guinguer» est un verbe rare et intransitif). Effectivement, merci, nous voilà bien plus instruits…

À la fois débits de boissons et bals populaires, peu à peu, les guinguettes, relativement bon marché pour un public familial, commencent à essaimer un peu partout en France… Une traînée de poudre… au milieu du XXème siècle, chaque département a son lot de guinguettes le plus souvent situées le long de cours d’eau… En Dordogne, beh, il y avait toute proche de Périgueux, la très courue guinguette Barnabé aux abords de l’Isle. Tout un poème que cette institution qui a vu le jour dans les années trente. Ici, on lésine pas sur les moyens… bac à poulie aux allures de gondole, salle de bal octogonale, camping en annexe, mini golf, location de barques, plongeoir et baignade à volonté jusqu’à qu’il soit interdit de faire trempette (et ouais, dans les années soixante, on s’est rendu compte que les rivières étaient saturées de pollution, en d’autres termes de saloperies). Qu’importe, haut lieu de sociabilité, ici aux beaux jours entre 300 et 400 personnes s’y retrouvaient quotidiennement… de véritables garden partys, mais en vachement plus populo… Imaginez l’ambiance, imaginez les five o’clock… les amourettes secrètes dans les toilettes, les œillades appuyées qui en disaient drôlement long tout autour du parquet de la piste de danse… d’ailleurs c’est bien simple, sans se planter on peut clairement affirmer qu’ici, plus d’un et plus d’une ont choppé l’âme sœur…

Alors ? À l’heure actuelle, qu’en est-il en Périgord ?

Une petite poignée, c’est ce qu’il subsiste d’authentiques guinguettes qui perpétuent encore la «tradition»… Ultimes et précieuses reliques d’un passé populaire, où la bonne humeur et la nouba restent encore et toujours de mise, à savoir être de véritables lieux de fêtes bucoliques… Sans façon, on s’y détend au milieu des pâquerettes en envisageant distraitement les pédalos, les canoës ou alors la simple baignade… et à la bonne franquette on y boit et on y mange jusque tard dans la nuit en assistant parfois à des concerts… Pour les nommer… Il y a bien sûr la guinguette de Rénamont (notre chouchou) à Grand Brassac, la guinguette de l’Étang (elle aussi chouchou) à Thenon, la guinguette de Neufont à Saint-Amand-de-Vergt et puis quelques autres, agréables certes, mais moins typiques, la guinguette de Nantheuil à Nantheuil, la guinguette du Lac Pombonne à Bergerac… (par ailleurs, notez qu’avec des décorums quelque peu différents, il existe également de bons restos-bistrots de bord de l’eau, tels que le Café Rivière à Trélissac, le Déjeuner sur l’Herbe à Saint-Léon-sur-Vézère… la liste est longue, à vous d’aller les dénicher)… Pour finaliser votre instruction… un peu de poésie : « Vois-tu près de la guinguette Folâtrer dessus l’herbette Vénus avec les amours ? » (sieur DUCLOS (1704-1772)). Voilà un article où vous avez finalement appris tout plein de trucs ! Hein ?

Par Céline D’Astier – Photos ©DR


Dans la plus pure tradition des guinguettes… – La guinguette de l’étang à Thenon a tout pour nous séduire.

Guinguette de Thenon

Une cabane en bois et une terrasse façon paillote, posées là au bord de l’étang depuis plus de 20 ans. Un lieu bucolique à l’abri des bruits du monde. Eurydice et Eric, les gérants, orchestrent ce microcosme avec une décontraction toute naturelle. Ce qui n’empêche pas d’être exigeant aux fourneaux avec l’envie de nous régaler d’une cuisine bien de chez nous, dont : des spécialités périgourdines et locales, des tapas, salades, grillades, fritures de poissons, coupes de glace artisanales… Le tout à prix doux. Durant tout l’été, la musique bat son plein ! Avec une programmation éclectique, mais pointue, allant de la chanson française aux musiques du monde. Vous pouvez également profiter de la plage au bord de l’étang et des structures gonflables pour les enfants. Un petit clin d’œil à l’équipe chaleureuse et souriante.


Infos pratiques

  • Nous vous recommandons vivement de réserver les soirs de concerts.
  • Tel. : 05 53 05 16 04 – Lieu Dit : L’Etang, 24210 Thenon.
  • Consultez le programme des concerts sur : www.guinguetang.com.

 

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