Le musée des Eyzies est devenu une étape indispensable dans la connaissance de la Préhistoire. Cet été, en lien avec la thématique Néandertal présentée au Pôle d’interprétation de la Préhistoire, il présente de nouvelles pièces originales.

Le bâtiment du Musée national de Préhistoire a su faire de son passé un présent, et même un avenir. En 2004 a été inauguré un musée réinventé, où une vaste extension de pierres blondes ne nuit pas aux traits ancestraux du vieux château du XVIe siècle accroché à l’imposante falaise. Intacte elle aussi dans le nouveau concept, la fameuse terrasse où la statue d’un « homme primitif », qui darde son immuable regard mélancolique sur la vallée où chemine la Vézère, continue de faire lever les yeux des jeunes Périgourdins.

Respect d’un environnement séculaire

En changeant de dimension, le musée a changé de statut. Autour de l’émouvante collection du pionnier Denis Peyrony, figure des premiers temps de la geste préhistorique et fondateur du Musée en 1913, se sont ordonnées des collections à la réputation internationale, qui retracent plus de 400 millénaires de présence humaine. Le vaste hall d’accueil fait la part belle aux prémices de l’aventure humaine, en présentant ses origines africaines. Puis les étages familiarisent aux modes de vie de Néandertal, d’Homo Sapiens, et à leurs expressions symboliques, habitat, artisanat, parures, art pariétal, sépultures, etc. La fluide muséographie est régulièrement augmentée de rencontres, de conférences et de colloques de haut vol.

Fin 2020, l’arrivée d’une nouvelle directrice, Nathalie Fourment, aux commandes de ce vaisseau de pierre et d’os, va de pair avec la redéfinition du projet scientifique et culturel. La programmation saisonnière est remodelée pour accueillir les expositions temporaires du mois d’octobre au mois d’avril.

Éclairer les réserves

En été, l’accent est mis sur le fonds du Musée, en particulier la mise en valeur d’objets qui dorment dans les réserves. En effet, sur les quasi 7 millions de pièces qui appartiennent au Musée, moins d’un pour cent sont présentées régulièrement !

Le programme « Le Musée sort de sa réserve » cherche donc à redonner leur part de lumière à des éléments essentiels mais trop longtemps occultés. En cohérence avec l’exposition didactique du Pôle d’interprétation de la Préhistoire, qui ne présente pas de pièces archéologiques, le Musée propose cet été une incursion dans l’univers de l’Homme de Néandertal.

C’est l’occasion de montrer, entre autres, aux visiteurs, une exceptionnelle collection de moulages de pièces issues de fouilles du site aujourd’hui détruit de Shanidar, dans le Kurdistan irakien. Ce don récent de deux paléoanthropologues, Maria-Dolorès Garralda et Bernard Vandermeersch, par l’importance du gisement dont proviennent les pièces, entre en résonance avec le site de la Ferrassie, en Dordogne, qui a livré les restes de huit Néandertaliens. Entre fouilles anciennes et actuelles, cette exposition est donc aussi une manière dynamique de relire la vertigineuse exploration de nos origines.


Informations pratiques


Publireportage par Hervé Brunaux
Photo © MNP, Les Eyzies, Dist. RMN-Grand Palais / Tony Querrec ; moulage du crâne de Shanidar 5

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