Après une période interminable où le lien aux autres a été malmené, les corps et les esprits ont le besoin pressant de se retrouver. Simple coïncidence ou reflet de la société, les artistes font collectif sur la scène de l’Agora en cette saison synonyme de renouveau. Les principaux temps forts du printemps sont sous le signe du grand spectacle, de la haute voltige et des réflexions existentielles.

Ils ne seront pas moins de dix-huit acrobates à l’auditorium de Boulazac les 24 et 25 mars, pour le premier des grands rendez-vous du printemps au centre culturel de Boulazac : Möbius, de la compagnie XY. Autant de corps qui se mouvront à l’unisson dans une chorégraphie millimétrée signée Rachid Ouramdane. Tels des étourneaux en vol, les circassiens vont se soumettre à un numéro de voltige, composant avec la gravité dans un mouvement fluide d’élévation et de chute à la coordination parfaite. Ce grand spectacle évoque les notions de construction, de déséquilibre et d’effondrement.

Les amateurs de cirque et de voltige seront servis, puisqu’un autre numéro allie ces deux disciplines : Vis dans le vide, de la compagnie Crazy R, le 1er juin. Cette création fera suite à une résidence. Là encore, si la forme est aérienne, le fond est tout sauf léger. A travers une performance de trapèze et d’équilibre, les artistes interrogeront le rapport au vide et à la chute, et poseront la question du lien, du maintien, de la confiance en soi et en l’autre. Peut-être nous donneront-ils des clés pour mieux maîtriser les chutes, quelles qu’elles soient…

Cirque et collectif sont également les ingrédients de 23 Fragments de ces derniers jours, de Maroussia Diaz Verbèke, les 7 et 8 avril. Cette figure majeure du cirque actuel, qui se définit comme circographe (mi-circassienne, mi-scénographe), a travaillé avec un collectif d’artistes brésiliens, Instrumento de ver. Dans cette œuvre engagée, l’acrobatie devient un langage pour dire les blessures et l’instabilité d’un pays – le leur – en ébullition. Fakirisme sur bouts de verre, équilibre sur des bougies chauffe-plat, ils ne reculent devant rien pour faire passer leur message. Une production très inventive et spectaculaire.

Les compagnies sont décidément habitées par les sujets graves, en cette fin de saison culturelle. Après la chute et le déclin, c’est la mort que la compagnie Hime explore en dansant. Sous la direction de la grande chorégraphe Kaori Ito, Chers interroge la perte de l’autre. L’artiste, d’origine japonaise, crée un langage entre acrobatie et hip-hop pour donner corps aux disparus, tandis que sont lues à voix haute des lettres à nos défunts.

Quelques dates apporteront un peu plus de gaité, comme la comédie populaire Les Enfants du Paradis (Cie Marius), ou les deux spectacles clownesques de la troupe des Nouveaux Nez, dans le cadre des Scènes d’agglo à Val-de-Louyre-et-Caudeau. À moins que vous ne soyez tenté par un voyage auditif qui vous emportera très loin. Aux commandes, le chanteur et saxophoniste Thomas de Pourquery & Supersonic, dont le concert était prévu en janvier. Reporté au 24 mai, Back to the moon devrait faire carton plein.

Après le printemps viendra l’été et ses grands rendez-vous, parmi lesquels l’incontournable soirée du festival MNOP sur la plaine de Lamoura le 16 juillet, et un spectacle de cirque musical et d’acrobatie grand public à la tonalité joyeuse, (V)îvre, qui sera joué six fois entre les 12 et 20 juillet.


Infos Pratiques

Retrouvez le programme complet avec les différents spectacles et leur tarif sur le site
https://www.agora-boulazac.fr/saison/#0304


Publireportage par Maéva Louis
Photos ©DR

En savoir plus sur Dordogne Ici et Là

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading