Le centre culturel de Sarlat fait la part belle aux femmes cette saison, à travers des spectacles engagés par les corps et par les mots. Une programmation dans l’air du temps, dominée par le théâtre et la danse.
Les questions des inégalités de genre, des injonctions faites aux femmes, du regard porté sur leur corps… n’ont jamais été aussi prégnantes dans le débat public. Il n’est donc pas étonnant que les artistes s’en emparent et qu’elles colorent les programmations culturelles. C’est le cas à Sarlat, où le centre culturel a carrément choisi de mettre les femmes à l’honneur dans sa saison 2021-2022. Sur la vingtaine de spectacles, plus de la moitié entrent dans ce thème.
C’est aux « Femmes respectables » qu’a choisi de s’intéresser Alexandre Blondel, le 11 février.
L’artiste a réalisé des entretiens auprès de femmes âgées issues de milieux populaires, peu habituées à exister dans l’espace public, les invitant à s’exprimer sur des sujets fondamentaux : le dévouement, la précarité, le divorce, le contrôle des naissances… Sur le plateau, quatre danseuses donnent corps à leurs mots, pour mieux bousculer les représentations et mettre en valeur les espaces de résistance de ces femmes. La démarche est d’autant plus passionnante qu’un spectacle-miroir sera joué la veille, du même metteur en scène : « De la puissance Virile » s’intéresse cette fois aux stéréotypes sur les « mecs », que des danseurs masculins vont s’appliquer à déconstruire.
Un autre grand rendez-vous est donné le 22 janvier avec « Andando », une production du Théâtre des Bouffes du nord.
Ce concert théâtral réunit six comédiennes chanteuses et trois musiciens autour d’un texte puissant de Federico Garcia Lorca. Dans une ambiance très feutrée sur fond de guerre civile espagnole, ces figures féminines flamboyantes vont goûter à la liberté et se chercher un destin à la mort de leur mère. Au casting, deux jeunes actrices talentueuses, césarisées Meilleur espoir féminin : Camélia Jordana (plus connue comme chanteuse) et Zita Hanrot, révélée dans le film Fatima en 2016. Ce gros plateau cumule les excellentes raisons de réserver son billet !
Et si les femmes prenaient conscience de leurs possibilités infinies ? C’est le manifeste du spectacle « Portés de femmes », on ne peut mieux placé sur le calendrier, le 8 mars. Pas moins de dix-sept femmes vont se livrer à un numéro de cirque chorégraphié, entre acrobaties, voltiges et portés, avec une ambition : représenter les femmes dans toutes leurs diversités. Une pièce très engagée physiquement et verbalement, qui pourrait en déranger certains…
Elles, au contraire, seront seules en scène. Roxane Brumachon incarne dans « Moi, Phèdre » (le 27 novembre) une comédienne qui apprend à jouer le personnage de Racine. Un rôle écrasant qui la bouscule, la fait douter, la questionne sur son quotidien. Cette mise en abyme au décor très esthétique, ponctuée d’extraits du texte original, ravira les adeptes de l’auteur classique… mais pas que. Autre registre, autre visage de la femme : dans « Mon Drôle », le 5 février, elle prendra l’aspect d’une ogresse sous les traits d’Adèle Michel, clown qui puise sa drôlerie dans un univers de film d’horreur…
Qu’elles soient fragiles, fortes, rebelles, émancipées, hésitantes, engagées, douces, effrayantes ou provocatrices, les femmes vont donc apparaître sous mille facettes au cours de cette saison. Et si chaque femme était tout cela à la fois ?
Retrouvez la programmation intégrale de la saison 2021-2022, la billetterie et les infos pratiques sur le site www.sarlat-centreculturel.fr.
Publireportage par Maéva Louis
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