Fabienne et Arnaud Bourgeois, après des carrières cosmopolites, ont développé une ferme et un ensemble de maisons d’hôtes où il fait bon vivre, dans la sérénité et l’authenticité de la campagne environnante.

Les rudes inclinaisons des toits ancestraux se détachent sur la verdure de la forêt. Vaches et chevaux paissent dans la vaste ceinture de prairies qui cerne le domaine. Les cochons ne sont pas en reste, qui se délectent d’un bain de boue en plein sous-bois. Dans ce hameau restauré avec goût, le temps semble vouloir faire une fleur au visiteur, en ralentissant la folle course du quotidien.

Cet échantillon du paradis en Périgord n’est pas apparu par miracle, il a fallu beaucoup de désir et de persévérance pour que le domaine de La Valette se présente sous les traits accueillants qu’il arbore aujourd’hui. Fabienne et Arnaud Bourgeois n’étaient pourtant pas prédestinés à présider aux destinées d’un tel complexe. Hasards de la vie, Arnaud, s’il apprend à côtoyer toutes sortes d’animaux domestiques dans la ferme normande de ses grands-parents, s’éloigne rapidement de son idéal initial de vétérinaire rural. Diplôme de véto en poche, il complète sa formation par de hautes études commerciales, sans but précis, si ce n’est d’être prévoyant en cas de bifurcation professionnelle. Belle intuition, puisque à la suite d’une période de coopération en Hongrie, dans le cadre de son service militaire, on lui propose de s’investir dans la filiale santé animale de Sanofi.

Cette implication lui offre un jour l’opportunité, avec des collègues co-actionnaires, de racheter cette société en perte de vitesse. Miracle économique, son entreprise Ceva Santé Animale connaît alors une croissance exponentielle, et la vente de ses actions en 2014 va lui permettre d’écrire une nouvelle page de sa destinée au service de la biodiversité.

« L’universel, c’est le local sans les murs (1) »

Retour en France, retour aux rêves d’enfance. Même s’il a sillonné la planète pour traiter avec d’énormes groupes industriels, Arnaud n’a jamais perdu de vue son attachement à la ruralité. La rencontre de sa femme Fabienne, qui a fait des études hôtelières, agrège à ses visions agricoles la pertinence d’un volet d’accueil en gîtes familiaux. Tous les deux tombent sous le charme du domaine de La Valette, où des bâtisses du XVIIe règnent sur 80 hectares de bois et de prés.

Le couple place d’emblée les notions de rencontre et de partage au cœur de ses aspirations. En assouvissant son besoin viscéral de campagne, Arnaud, à rebours du gigantisme de ses anciennes activités, cherche à installer un modèle vertueux d’élevage, particulièrement adapté aux fermes de Dordogne. L’agriculture intensive est une fuite en avant dévastatrice pour un département dont le réveil économique ne peut qu’emprunter la voie chaleureuse des relations humaines renouées. Une production de qualité, basée sur les atouts locaux et la chance d’un potentiel touristique, est la seule planche de salut pour les agriculteurs périgourdins. Arnaud n’a de cesse de le plaider, aussi bien dans son domaine privé de La Valette, que dans ses activités publiques de maire de Saint-Félix-de-Villadeix. Il tente de construire des ponts entre le milieu des affaires et les producteurs locaux, pour mieux les soutenir.

Pendant que Fabienne fait merveille dans le lien social qu’elle tisse avec les clients des six gîtes, renforcé par des spectacles programmés en été (2), Arnaud s’attache à remettre en valeur des races locales en voie d’extinction. Vaches bordelaises et bazadaises, porcs noirs gascons, poules et dindes gasconnes, canard de Duclair ou encore oies normandes, l’arche de Noé de La Valette est une ferme patrimoniale, davantage qu’un conservatoire. Un local fonctionnel permet de commercialiser, sous l’étiquette « L’Atelier du Villadeix », des produits transformés qui démontrent la viabilité de ce modèle économique de proximité. Un autre monde, ça commence aussi près de nous.

(1) Conférence de l’écrivain portugais Miguel Torga, en 1954.
(2) Voir infos sur internet


Informations pratiques


Publireportage par Hervé Brunaux
Photos : extérieur ©Déclic & Décolle – intérieur et portraits ©Anne-Sophie Nival

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